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Toi, auteur de zouk, écoute Jocelyne Béroard

Toi, auteur de zouk, écoute Jocelyne Béroard

Quand tu as sous la main des oeuvres comme les textes de cette grande dame qu’est Jocelyne Béroard, ça serait dommage de ne pas s’appuyer dessus. Je te préviens tout de suite qu’on va éviter les clichés sexistes du style “elle connait le coeur des femmes”, “une écriture féminine” et autres billevesées (oui, oui c’est un mot qui existe). Je parle simplement de la qualité de son écriture.

Je sais tu vas me dire, que tu as déjà écouté, que tu connais déjà. Mais permets-moi d’insister. Car quand tu as sous la main des oeuvres comme les textes de cette grande dame qu’est Jocelyne Béroard, ça serait dommage de ne pas s’appuyer dessus. Je te préviens tout de suite qu’on va éviter les clichés sexistes du style “elle connait le coeur des femmes”, “une écriture féminine” et autres billevesées (oui, oui c’est un mot qui existe). Je parle simplement de la qualité de son écriture.

Première observation, la narration. Jocelyne Beroard arrive à te raconter quelque chose, te mettre dans un état d’esprit en une demi-strophe :

Anba Chenn-la

“Soti di kabann Man maché anlè on pinèz Ki tonbé di foto nonm-lan Man pa ni nouvèl Dépi dé simenn” (Mové Jou)

On n’est pas encore au refrain mais on a déja une situation initiale, un incident, et un background. C’est pas formidable ?

Par ailleurs, Madame Béroard n’a pas son pareil pour la métaphore. Par exemple, dans “Chawa”, elle écrit :

“Dépi tan Dépi tan mwen ka sinyalizé Fé détrès pou asistans “Appel de phare”, baké mwen dan bra-w”

A ce stade, ce n’est pas une métaphore, c’est une allégorie. Mais elle continue :

“Mwen kontan Mwen kontan jodi-a ou frenné Ay, kyè mwen o ralanti Pasé prèmyè-w mi sa woupati”

ainsi de suite, pendant encore un autre couplet. Là, ce n’est plus une allégorie, c’est une métaphore filée !

Mais ce n’est pas tout. Jocelyne Béroard a saisi, le goût pour l’hyperbole qui est inhérent à la langue créole. Ainsi quand, dans “Sa ki tala”, elle écrit : Siwo

“Man dakò Ba sewvolan fil pou-y pé monté Séré dèyè niyaj Pran zwèl épi lalin Dansé anlè zétwal é Volé Volé”

Déjà la, il y a métaphore filée, métonymie, et hyperbole ! Et juste après, elle retourne la situation avec une antithèse :

“Men lè-w doubout douvan mwen Lè ou ka maché bò mwen Souplé, jenné-w tibwen Jenné-w tibwen”

C’est balèze. Je sais que c’est difficile de se hisser jusqu’à ce niveau. Moi-même je me bats. Mais s’il te plaît, auteur de zouk… jenné-w ti bwen !

Et vous, quel est votre morceau préféré de Jocelyne Béroard ?

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