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Créole à l’école 2016 : un autre contact avec la Guadeloupe de demain

Créole à l’école 2016 : un autre contact avec la Guadeloupe de demain

Durant la semaine du créole à l’école 2016, du 7 au 12 mars j’ai présenté Dyablès à des élèves de toute la Guadeloupe.

Du 7 au 12 mars 2016 se tenait la semaine du créole à l’école. Cette manifestation est initiée par le rectorat de Guadeloupe et le thème de cette année était le suivant :

” Modèl konpòwtasyon é modèl vivasyon pou woumèt sosyété an nou annaks.”

Soit, en français :

Quels comportements avoir et quelles actions mettre en place pour contribuer à l’amélioration du « vivre ensemble » dans notre société ?

De toute la Guadeloupe

Durant cette semaine, j’ai rencontré des élèves de plusieurs établissements. J’ai été accueilli par les élèves de M. Famibelle à Sainte-Anne, les élèves du Lycée Paul Lacavé de Capesterre Belle-Eau, grâce à M. Moutama, ainsi que les élèves de M. Nebot venant de Saint-Barthélemy.

[caption id=“attachment_851” align=“aligncenter” width=“220”]Madame Celeste et les élèves du Collège de Port-LouisMadame Celeste et les élèves du Collège de Port-Louis[/caption]

Grâce à l’énergie et à l’engagement du pays de la canne à Port-Louis, j’ai également rencontré les élèves de M. Otto et de M. Mozar du Lycée de Port-Louis et les élèves de M. Celeste du collège de la commune.

3 raisons de présenter Dyablès

Dans le cadre de cette semaine du créole à l’école, et vu le thème, il me semblait que présenter Dyablès était approprié.

1. La question des violences domestiques

Une des raisons en est que Dyablès interroge les rapports entre les hommes et les femmes tels que nous les vivons. Je voulais illustrer les comportements de violence et provoquer les débats entre les jeunes gens et les jeunes filles et questionner les attitudes des uns et des autres qu’ils soient victimes, auteurs ou spectateurs de situations de violences domestiques.

2. Mythes et sociétés

En revisitant et en modernisant le mythe de Ladyablès, je cherche à actualiser la capacité normative de ces mythes. On sait, en effet, que les croyances et la peur ont des influences puissantes sur les comportements des gens et donc que les mythes, de tout temps et dans toutes les sociétés, servent à maintenir un ordre social. Les mythes et les croyances sont ils opérants même quand on sait (ou que l’on croit savoir) que c’est de la fiction ? Un des élèves a clairement et directement posé la question et le débat qui en a suivi a été très intéressant.

[caption id=“attachment_849” align=“aligncenter” width=“300”]Les élèves du Lycée de Sainte-AnneLes élèves du Lycée de Sainte-Anne[/caption]

3. Représenter le créole

Quand je parle de représenter le créole, je l’entends de trois manières. La première, sans doute évidente, est qu’il me paraissait important que la langue soit représentée durant cette semaine. La seconde, c’est de donner à voir, au travers de Dyablès, autre chose que le créole de la rue d’un coté, et le travail didactique et scolaire de l’autre. Il s’agit là d’aider les jeunes à avoir une autre représentation du créole. La troisième c’est dans le sens hip-hop du mot anglais “represent”. C’est-à-dire être un représentant du créole dans lequel les jeunes puissent se reconnaître et incarner la langue et la culture de façon digne et élégante.

Petit bilan

Voir le créole autrement

Semaine du créole à l'école, élèves de Saint-Barth

Malgré le chemin parcouru, les luttes pour la valorisation de la langue, beaucoup de lycéens voient le créole comme une langue de seconde zone. Certains d’entre eux considèrent, en particulier face aux remarques des adultes, que l’usage même du créole serait irrespectueux. Venant de la part d’élèves qui ont choisi la langue créole comme option au lycée, il y a de quoi s’étonner. La bonne nouvelle est que j’ai moins ressenti cette perception chez les jeunes collégiens.

Générations déconnectées

Rencontrer des élèves guadeloupéens qui n’ont jamais entendu parler ni de Ladyablès, ni de Soukounyan, Volan ni de Mofrazè est surprenant, voire même dérangeant. Pourtant c’est bien ce qui s’est produit face à une partie du public que j’ai rencontré. Il y a une grande disparité entre les zones de la Guadeloupe eu égard à la connaissance de notre culture et de notre histoire.

Mention spéciale aux élèves de Saint-Barth

Les élèves de Saint-Barthélémy que j’ai rencontré étaient, pour la plupart d’entre eux, non-créolophones. Dans le cadre de cette semaine du créole à l’école, ils ont tout de même appris quelques rudiments de la langue et de sa graphie. Ils m’ont offert deux affiches en réaction aux violences faites aux femmes ; en créole ! Bravo à eux !

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