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A la croisée des regards

« Regards croisés sur le LKP » était une rencontre entre les auteurs de « Abécédaire du LKP » et moi, auteur de « Dé Moun ». J’avais envie de partager avec vous, mon ressenti sur ses les deux éditions de cette rencontre.

Axelle Kaulankan-Diamant, Mylène Colmar et TiMalo « Regards croisés sur le LKP » était une rencontre entre les auteurs de « Abécédaire du LKP » et moi, auteur de « Dé Moun ». Il s’agissait d’une part de partager avec le public notre démarche pour l’écriture de nos ouvrages respectifs, et d’autre part d’échanger avec le public sur sa vision du LKP et de cette période de notre histoire récente.

La première édition s’est tenue à Paris, à la maison de l’Afrique. La seconde à la médiathèque du Gosier, en Guadeloupe. J’en profite pour remercier les équipes de la maison de l’Afrique ainsi que cette de la médiathèque du Gosier pour leur accueil.

 

Un sentiment d’échec

Dans les deux rencontres, j’ai eu l’impression que l’assistance vivait le mouvement comme un échec. Pour certains, cet échec était prévisible, parce que tout le monde « n’était pas là pour la même chose ». Pour d’autres il est dû à un manque de mise en œuvre d’actions concrètes, une défaillance politique. J’ai entendu « il y avait deux visions du développement, deux projets pour la Guadeloupe qui s’affrontaient ». Difficile cependant de dire laquelle de ces deux visions a finalement eu le dessus.

En Guadeloupe, une voix s’est élevée pour proposer de considérer le LKP comme une étape, d’un chemin plus long que les générations futures auront à poursuivre. A elles de déterminer une étape vers quoi…

Regards croisés à Paris

Une perspective différente

A Paris, cependant, il me semble que la rencontre a été abordée par le public dans une démarche d’analyse. J’ai eu le sentiment qu’il s’agissait surtout de comprendre pourquoi les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances. Ce sentiment de « moment raté » était tel que des africains dans la salle ont dû nous rappeler la portée internationale de l’évènement.

En Guadeloupe, ce sont des guadeloupéennes qui ont vécu le mouvement à l’étranger et sont revenues depuis, qui nous ont dit le sentiment de fierté et surtout d’espoir que le LKP a fait naitre en elles. Espoir toujours vivace, à fleur de peau, qui demande avec véhémence : « et maintenant, on fait quoi ? »

Une urgence d’agir telle qu’elle en escamote le débat : « N’avons-nous pas que trop parlé » ? « tout ça on le sait déjà, qui est prêt à agir » ?

Deux Guadeloupes

Willy Angele donne son sentiment Des Guadeloupéens qui n’étaient pas en Guadeloupe en 2009, y vivent aujourd’hui et vice-versa. Il y a donc bien une Guadeloupe du dedans et une Guadeloupe du dehors, mais les contours en sont plus changeants. Pourtant malgré les allers et retours, les questions de la Guadeloupe du dedans ne sont guère influencées par les interrogations de la Guadeloupe du dehors. Ces deux Guadeloupes se croisent, mais souvent sans se voir ; se parlent sans se comprendre. Un peu comme deux hémisphères d’un même cerveau qui ne seraient pas connectés.

Pas connectés vous dis-je : une seule des deux rencontres a été livetweetée…

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